Yang Somi est le nom que tes parents t’ont donné à la naissance ou plutôt, le nom qu’ils avaient décidé que tu aurais puisque ce matin du 10 août 1993, ce matin où tu avais vu le jour fut ce matin où ta mère perdit la vie. Elle était trop fragile pour être mère, elle le savait que sa vie était en jeu mais elle voulait quand même essayer. Elle voulait un enfant. Se préparant à cette éventualité, elle avait demandé à la maternité de garder une lettre pour te l’envoyer lorsque tu seras majeure, ton père avait été mis au courant de l’existence de cette lettre et respectait la dernière volonté de son épouse.
Te prenant dans ses bras lorsque l’infirmière te donna à lui, il t’avait longtemps regardé, cherchant sur le visage d’un nourrisson les traits d’un être perdu, les retrouvant parfois. Avec un sourire maladroit dû au chagrin qu’il pouvait ressentir, l’homme avait déposé un baiser sur ton front avant de rentrer chez lui… Avant de rentrer chez vous.
Pendant 5 ans, tout seul, il s’était occupé de toi, mettant parfois sa vie sociale entre parenthèses quand une baby-sitter ne pouvait te garder, prenant sur lui lorsque tu lui demandais où était ta maman. Lorsque tu lui demandais pourquoi il n’y avait que vous deux. Il faisait tout pour toi, il te couvait d’amour et, un jour, après qu’il t’ai apprêté d’une jolie robe, vous étiez allés au restaurant où un homme vous attendez. Park Shin Won. Il s’était présenté à toi avant que ton papa ne mette sa main sur la sienne pour la serrer, il avait ensuite pris ta main avant de prononcer un discours que tu ne retins pas. La seule chose importante et que tu retenus fut que, désormais, vous ne seriez plus que deux, vous serez trois. C’est ensemble que vous étiez rentrés ce soir-là.
Cependant, sans que tu ne saches pourquoi, tu n’eus pas le droit de parler de l’arrivée de Shin Won dans votre vie. Ce n’est qu’en entendant certains clichés que tu compris la raison de ce silence, ils faisaient cela pour te protéger parce qu’ils savaient que les gens, notamment les enfants, pouvaient se montrer cruels envers ceux qui étaient différents. Gardant précieusement ce secret pour vous, tu ne dis rien à personne pour éviter que ta famille n’en souffre ou que tout dérape. Tu ne voulais pas que votre bonheur s’effondre alors, quand tu compris que tu n’étais pas « normal » tu pris peur. Tu crus que cela pourrait être un frein à votre bien-être.
En effet, un matin, alors que tu buvais un chocolat chaud tu ne pus t’empêcher de vouloir qu’il refroidisse parce que tu n’arrêtais pas de te brûler. Ce souhait que tu pensais irréalisable se produisit devant toi puisque le liquide gela presque sous tes yeux et sous les yeux de Shin Won. Tu ne comprenais pas ce qui venait de se produire alors, inquiète, tu levas ton regard vers lui et tu vis de la surprise dans ses yeux. C’est lui qui t’apprit que tu avais certainement un don, comme lui en avait un et que, de vous trois, ton père était le seul à ne pas en avoir. Tu avais peur que ce don se manifeste alors que tu étais au lycée. De ce fait, tu essayas de le contrôler pour ne pas qu’il apparaisse sans que tu ne le veuilles mais il y avait toujours des ratés malgré la volonté que tu y mettais. Par ailleurs, le fait que tu fasses tes expériences de la vie à cette époque n’aidait pas puisque tu avais souvent la tête ailleurs. Tu te cherchais, tu sortais parfois avec une fille, parfois avec un garçon, vivant à chaque fois des belles histoires mais finissant toujours avec un cœur brisé : le tien. Mais tu t’en remettais toujours.
A la fin du lycée, peu avant que tu n’entres à l’université, tu reçus une lettre. Pas n’importe quelle lettre puisqu’elle venait de ta défunte mère. Dans ce mot, elle disait combien elle t’aimait, combien elle regrettait de ne pas pouvoir être à tes côtés et qu’elle espérait que ton père comme toi étiez heureux. La lettre était longue de plusieurs pages et, à cause des larmes, tu mis du temps à la lire mais elle te fit vraiment chaud au cœur. Aujourd’hui, elle est toujours à tes côtés, comme si ta mère t’accompagnait à travers elle.
Après des études de lettres, tu avais entamé une poursuite d’études afin de devenir éditrice avec Shin Won comme mentor. Grâce à lui, tu pus décrocher un emploi à la fin de l’université et c’est aussi à cette période que tu t’inscrivis à la alium. C’était ton père qui t’avait parlé de cette école qui pourrait te permettre de maîtriser ton don et, depuis que tu es là-bas, chaque jour, tu t’entraînes. Même si tu n’y arrives pas du premier coup tu continuer de persévérer en te disant que tu finiras par y arriver.
Concernant l’amour ? Eh bien, lorsque tu as le temps, il t’arrive de sortir le soir dans les bars à la recherche de celui ou celle qui fera s’accélérer les battements de ton cœur.